Ils diront à la montagne - Du monde qui nous porte (SUITE N°4)
"Ils diront à la montagne" : discussion virtuelle entre penseurs réunis ici artificiellement par montages/collages + ou - aléatoires de citations diverses ou courts extraits récoltés au fil de lectures éclectiques.
Matin de brumes à l'orée de Brocéliande
Le roi de la création (SUITE N°2)
Théodore Monod
Quant à nous,
le modernisme nous a transformés, et même déformés, par son enchaînement de
nuisances. Bien que je ne sois pas contre le progrès matériel quand il peut
épargner –– et non pas
éviter, comme il est souvent dit ––
de la peine aux être humains, je crains le pouvoir des technocrates. Ces Faust
veulent prendre le Monde en main. Nous aurions alors une marée de consommateurs
aveuglés, ignorants tout de la Terre, de ses cycles et richesses. Un Homo
urbicus sans relation avec le cosmos qui fait parite de sa chair. La cité a
rendu l’homme sédentaire. C’est le lieu où il exprime certaines de ses
barbaries. Le temps des quatre saisons a disparu au cœur d’une société
presse-boutons. La ville, c’est le temple, la caserne, la prison, le mauvais
lieu et la civilisation s’est répandue dans ses architectures. Les enseignants
ne sont-ils pas obligés de faire visiter des fermes aux enfants du béton afin
de leur montrer que l’œuf vient bien de
la poule et que la pomme de terre, contrairement à la pomme, ne pousse pas sur
un arbre …
Arnold Toynbee
Jusqu’au
troisième quart du XXe siècle, l’humanité a sous-estimé l’accroissement de son
pouvoir d’agir sur la biosphère.
Théodore Monod
Nous
compliquons trop nos existences. Mon père disait : « Nous sommes
possédés par nos possessions. » Le désert nous apprend à nous soustraire
des futilités et inutilités. Dans son espace, nous sommes à la limite de la
survie. Les grandes cités nous submergent de superflu dans tous les domaines.
Ces boutiques de gadgets, cette marée de nourriture, de vêtements. Ces maisons
envahies par quantité de meubles et de bibelots. Tout cela incite les gens à
posséder, acheter tout à crédit, y compris leur vacances. Placés dans une
spirale infernale, ils sont dépendants de la société de consommation. Alors que
la source du bonheur est en nous-mêmes. Pour certains, je crains que cette
nappe phréatique ne soit tarie. Même les enfants sont blasés par un déluge de
jouets.
Théodore Roszak
Nous savons au fond de nous-mêmes que notre façon
d’exploiter l’environnement de notre planète a quelque chose de dément.
« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Arnold Toynbee, "La seconde aventure de l’humanité"
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Théodore Roszak, in James Wines, « L’architecture verte »