à contre-courant

Les nuits sans lune et les jours de brouillard …

Nessy nageait vigoureusement. Elle dépensait activement toute l’énergie négative accumulée les jours précedents. D’une manière générale, tous ses sentiments mauvais, comme la colère, l’agacement, la honte, le dépit, le découragement, s’en allaient dans une brasse vigoureuse à contre-courant. Cela était valable en mer où le flux et le reflux des marées provoquaient de forts courants entre les îles. Ou dans un fleuve qu’elle remontait à puissants coups de nageoires. Mais dans son Lac ? Point de courant. Excepté en surface les jours de grand vent, bien entendu.

Alors Nessy libérait ses sentiments mauvais à toute force dans un sens autour des rives du Lac, jusqu’à ce qu’il fut entraîné dans toute sa masse en un gigantesque tourbillon. Et avec l’eau du Lac, tout ce qui n’était pas bien arrimé suivait, les embarcations mal amarrées, les pontons vieillissants, les bouées, coffres et corps-morts fatigués, les arbres morts, les branches cassées et les feuilles tombées le long des berges, les expéditions pseudo-scientifiques ésotériques, les touristes égarés et les curieux intrépides, les castors, les loutres, les brochets, les écrevisses et les géris comme les ragondins, les rats crevés, les dytiques et les tiques.

Puis Nessy, que cette nage forcée commençait à calmer, soudain se retournait et nageait heureuse et enfin libérée contre ce courant qu’elle avait provoqué.

cet extrait entre dans la grande reconstitution de "la mission de Keridwen" : ici

Comments

[Nessy]

oui, je nage à contre-courant, encore et toujours et par dans ma brasse coulée, je tente d'entraînner le maximum dans le même sens, et c'est pas facile. Allez voir le film d'Al Gore(oui, bon Pascale, on sait que c'est fait, je t'ai piquée une phrase qui a fait des petits, voir le blog du "café repère" de Combourg ...) ça vous donnera une idée du boulot ! C'est au choix, on est est résistant ou collabo, pas d'autre alternative. Si on se met la tête dans le sable, belles autruches, on est dans le camp des collabos, c'est pas plus compliqué à comprendre. Ou on vit peinard comme d'hab, pour gagner un peu de thunes au quotidien, déjà pas simple, ou on risque un peu plus, mais c'est pour sauver la vie de nos enfants, pas d'autre choix. Notre espérance de vie sera déjà moins longue que celle de nos parents, on le sait, mais allons-nous accepter, à cause d'un quotidien incertain de pourrir l'espérance de vie de nos enfants ? Je suis mère de deux enfants (pas Nessy, ok, là je fusille ce pseudo ridicule) et ça me tracasse énormément de savoir que mes deux filles risquent de vivre moins longtemps que moi, c'est insupportable. J'ai envie d'avoir de beaux petits- enfants et même des moches mais bien portants et j'envie mes grand-mères qui ont pu bercer leurs arrières-petits-enfants. Pourrais-je le faire ? Au vu des chiffres : non ! Alors ? Je choisis le camps des résistants.

(c'était le pétage de câble du dimanche après l'apéro chez les beaux-parents en direct-live et de la narration à la table dominicale du film "une vérité qui dérange" vu hier soir un peu trop tard pour mes connections neuronales fatiguées de la semaine)

[Guyli]

Remplis de vie!Tes textes sont vivants, vibrants.

Guylixx

[Pascale]

Salut beauté ! Alors c'est bon tu as atteint le rivage ou faut venir te chercher ?

[dahud]

Keridwen ? Une battante, il faut y aller pour nager à contre courant ! Continue comme ça.

Pokou , a galon Dahud

[Nessy]

au printemps prochain :)