Le coup de patte de Yann
Aujourdhui, première journée de commémoration de la fin de l’esclavage.
J’ouvre une nouvelle catégorie avec un artiste transculturel.
De « trans » : au-delà, à travers.
Je vous en parlerai très mal, trop touchée je suis par ses mots, par ses larmes, par ses armes.
Vous le connaissez, vous qui êtes reliés par les liens des blogs, il voyage immobile sur un cargo de rêves, Yann Le Rousic, peintre, sculpteur, poète, ou Luernos l’artisan celte ou le rebelle breton qui gueule « merde à César ! ».
Yann nous vrille le cœur sur les chemins de sa rage. Avec ses faux haïkus il joue le jeu de Thanna et nous emporte sur son abécédaire chaotique dans tous les recoins exotiques de nos pensées égarées.
Que signifient « An Garidell » ou « Ar Garidenn » ? Ce langage grand-maternel oublié par mon père et qui ne me fut jamais transmis résonne à mes oreilles comme une voix oubliée. Même recherche d’origine. Pourquoi ? Moi, je le connais si peu, et tellement ! Croisé sur les chemins de nos toiles liées, je ne sais de lui que l’essentiel, cette essence de son âme rebelle et écorchée, navire en déroute ou sirène dans la nuit ? Il est les deux. Il est un frère de combat, s’il en mène un, si j’en mène un, c’est le même et lui a du talent. Le jumeau virtuel que j’ai tenté d’inventé errant sur les grèves de la Baie de l’Enfer, je l’ai peut être trouvé. Si le mien est mort et n’a jamais existé et s’égare, celui-ci bien vivant malgré tout cherche encore son chemin. Chemin des origines, pourquoi ?
Yann,
C’est ta peur qui me parle à travers tes mots qui coupent comme des rasoirs, écorchent là où c’est déjà blessé et piquent où ça fait déjà mal. Peur du vide quand tu débordes d’émotions, Yann, quand le monde et les humains te débordent. Heureusement il y a l’amour, comme un trésor qui nous sort du néant. Petites perles brûlantes distillées au fond de ton grand cœur trop profond.
Dans tes dessins d’humour noir, ta rebellion, ton envie d’aller plus loin, de faire ressortir la bêtise et l’afficher au yeux de tous, idiots humains que nous sommes, pour nous faire rire puis, dans le meilleur des cas, réagir. Je suis sûre que tu l’espères. Combat sans guerre ni héros mais pas sans une certaine violence, de la force contrôlée ou la ruse du renard, Luernos le petit roux ?
C’est la vie qui bouillonne en toi dans tes objets sortis du temps et les reconstitutions de l’Armorique antique. Retrouver tes racines, mais pourquoi ?
Tout ça se voit et se ressent encore plus fort où tu te donnes à voir à travers ta galerie « An Garidell » ou « Ar Garidenn ».
Transcendance des cultures, la tienne, celle de tes origines, d’autres apprises dans ta bibliothèque ou découvertes réelles, Afrique, Amérique pré-colombienne, Océanie ? Dans le temps (saint Augustin te touche malgré toi) ou l’espace (cargo immobile de ton bureau), rechercher l’origine, mais laquelle ? Fils de Don, Dana, Ana, sainte Anne, Keridwen, Belisama ou Brigit, tu es fils d’aujourd’hui Gaïa, Terre mère. C’est comme ça que je te vois.
Artiste transculturel, artisan pluri-disciplinaire, petit-fils de Lug aussi !
Anken
Ami « Un Ami que je rencontre tous les jours en rentrant chez moi ... »
Ar Manac'h
Yemanja
Ebrel-1