dopamine et lune de balance
"Au cours d’une étude récente, la capacité à coopérer a suscité l’activation de régions [du cerveau] impliquées dans la libération de dopamine et le comportement de plaisir, ce qui témoigne du fait que cette vertu est sa propre récompense."
Antonio R. DAMASIO, Spinoza avait raison, Ed. Odile Jacob, 2003
C’est peut être pourquoi, en manque de dopamine par défaut de possibilité de coopération, mon énergie décroit et que j’exulte mon imaginaire dans une schizophrénie désordonnée.
Pleine lune, métamorphoses, la vouivre se dévoile et balance à découvert ou presque cet ennui qui me pèse.
Me battre au quotidien contre douze requins aux crocs vifs avec ma seule aiguille de petite-fille de couturière use à petit points certains mon pauvre ouvrage. Pénélope esseulée, le temps tisse trop vite les mailles de mon canevas. Cependant qu’Ulysse se délecte de l’emprisonnement d’une Circé au relaxant nom d’Assurance, je retiens à grand peine les fils ténus d’un tissu de patience qui ne cherche qu’à s’achever sans moi. Reviendra-t-il œuvrer de concert à cette pièce qui devait se jouer à deux ? Ce n’est pas mon vrai frère non plus qui coopérera, car c’est lui qui a tiré mon Ulysse entre les cuisses blanches de la Circé maléfique. Et ce n’est pas un galérien croisé dans des brumes similaires qui me dopaminera, car il m’entraîne au contraire dans les flows tumultueux d’un triangle des Bermudes où j’étouffe et me noie. Alors pour con-panser je cours croquer une barre de chocolat afin d’alourdir encore plus ce corps-mort, lourd de chagrin qui m’amarre à ses rives.